En 1989, en pleine affaire des collégiennes voilées de Creil et alors que le ministre de l'Éducation Lionel Jospin « excluait d'exclure », la philosophe Catherine Kintzler faisait partie des cinq signataires du retentissant appel contre le « Munich de l'école républicaine » aux côtés d'Élisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut et Élisabeth de Fontenay. Aujourd'hui, tandis que la fracture idéologique sur l'islam n'a fait que s'aggraver à gauche, cette grande spécialiste défend plus que jamais une laïcité émancipatrice, mais pas identitaire, et s'inquiète de l'avenir d'une école française qui aurait oublié d'être « républicaine et exigeante ». Entretien.
Le Point.fr : Comment, de dix-huitiémiste et spécialiste d'opéra, en êtes-vous arrivée à vous intéresser à la laïcité ? Quelle fut la genèse de la fameuse tribune intitulée Profs ne capitulons pas parue dans Le Nouvel Observateur du 2 novembre 1989 ?
Catherine Kintzler : J'ai commencé à travailler sur des questions liées à l'actualité, de façon militante totalement disjointe de mon enseignement, durant les années 1980 ? d'abord sur la question de l'école, puis sur la laïcité. Et à chaque fois le déclencheur fut une indignation. Professeur dans le secondaire (j'y ai enseigné de 1970 à 1992), j'étais consternée par la politique scolaire...
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